Amin Maalouf: "L'appartenance à une communauté doit rester dans un cadre privé"
- L'Express - Propos recueillis par Julien Bisson
- 14 juil. 2016
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Membre depuis peu de l'Académie française, Amin Maalouf fait dans son nouveau livre, Un fauteuil sur la Seine, le portrait enlevé et facétieux de ses prédécesseurs sous la Coupole, d'Ernest Renan à Montherlant, de Joseph Michaud à Claude Lévi-Strauss. Conversation avec un écrivain inquiet, assis sur le rebord d'un monde en pleine tourmente.
Après les attentats du 13 novembre, vous avez écrit un poème, Un automne à Paris, mis en musique par votre neveu Ibrahim Maalouf et chanté par Louane. Quel est le pouvoir des mots dans un tel moment?
Les mots sont importants, car ce sont eux qui disent la volonté de vivre, la résistance à la barbarie. Et en même temps, je pense que les mots sont utiles pour réfléchir à la société. Aujourd'hui, on ne réfléchit pas suffisamment, on lance des idées, mais sans les prolonger par des débats approfondis, on est plus souvent dans l'invective, la polémique, que dans la réflexion. Or nous avons besoin de penser le monde et de le formuler avec les mots. Je ne suis pas quelqu'un qui désespère!
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