Lorsque Flaubert, Lamartine ou Twain racontent leur Beyrouth
- Maya GHANDOUR HERT
- 30 juin 2016
- 2 min de lecture
Des extraits de trente récits de voyage réalisés par des observateurs qui ont raconté la ville du temps des Romains, des croisés, des Ottomans... Jusqu'à la première moitié du XXe siècle.
Aller sur les traces des anciens voyageurs, accomplir un périple à travers les terres et les livres ; se rappeler Nerval, Flaubert, Twain, Bell ; en un mot faire œuvre de poète, d'historien, d'ethnologue dans la ville de toutes les fascinations : Beyrouth. C'est ce que propose d'accomplir ce minuscule opus de 150 pages à l'aspect délicieusement suranné. Compilé par l'écrivain et traducteur anglais T.J. Gorton A Beirut anthology : travel writings through the centuries, publié aux éditions de l'Université américaine du Caire, présente des extraits de trente récits de voyage réalisés par des observateurs qui ont raconté le Beyrouth du temps des Romains, des croisés, des Ottomans jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Hormis quelques Américains, un Perse et un Anglais, la plupart des auteurs venaient d'Europe. C'étaient des savants, des prêtres, des écrivains et des diplomates. Échoués sur les rives orientales de la Méditerranée, ils sont nombreux à avoir retranscrit sur papier la saga de leurs pérégrinations.
Journal de voyage ou récit de rêve, reportage ethnographique ou exploration de l'imaginaire ? Sans doute l'un et/ou l'autre. Mais il est certain que c'est avec un sens aigu de l'observation que ces voyageurs enquêtent sur les coutumes, les mœurs, les croyances, les rites d'une mosaïque rassemblée dans une ville cosmopolite nommée Beyrouth.
« Cette ville était une de celles qui doivent vivre ou revivre quand même : les conquérants passent et la cité renaît derrière eux », disait le plus grand géographe du XIXe siècle, Élisée Réclus, en parlant de cette ville qu'il nomme « Beïrt, jadis Beeroth ou les Fontaines, la Béryte des Grecs » dans son ouvrage L'homme et la terre. « Le rivage heureux où fut divinisée la volupté », disait-il encore.
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