Violence et nationalisme
- Xavier Crettiez
- 17 mars 2016
- 1 min de lecture
La violence est le plus souvent moralement condamnable et légalement condamnée dans les sociétés qui aspirent à un minimum d’harmonie et de développement. Il est pourtant certaines violences qui demeurent louées par ceux qui les pratiquent lorsqu’ils prétendent en user au nom d’une transcendance qui absout de tous les excès. Violence de classe hier, violence fondamentaliste et violence nationaliste aujourd’hui, opposent complaisamment la grandeur de leurs justifications aux horreurs qu’elles suscitent.
En brassant de multiples exemples allant des révoltes nationalistes en Europe (Corse, Euskadi, Ulster) à l’islamo-nationalisme du Proche-Orient, de l’Afrique des grands lacs aux déchirures ethniques dans les Balkans, des résistances dans le Caucase aux émeutes organisées en Inde, en passant par le nationalisme d’Etat, l’auteur décrypte la réalité souvent prosaïque des ambitions des nationalistes violents. Derrière les habiles discours de légitimation de la « grandeur nationale », se dévoilent des ambitions de pouvoir, des volontés hégémoniques, des rivalités intéressées mais aussi un profond désir de réenchantement d’une modernité jugée trop terne. Si les expériences nationalistes comme les niveaux de violence divergent, les moteurs de l’engagement dans l’activisme communautaire sont bien souvent semblables.
Les liaisons dangereuses qu’entretiennent violence et nationalisme ne sont pas toujours très lisibles. Le flirt peut sembler séduisant à certains idéalistes. Il est rare qu’il le demeure pour le plus grand nombre.
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