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Rebâtir le système du droit d’asile

  • GEORGE SOROS - www.project-syndicate.org
  • 21 janv. 2016
  • 2 min de lecture

NEW YORK – L’Union européenne doit admettre sa propre responsabilité dans l’absence de politique commune en matière d’asile, absence qui a cette année changé une situation gérable d’arrivée croissante de réfugiés en une nouvelle crise politique majeure. Chaque État membre s’est égoïstement concentré sur ses propres intérêts, au point d’agir bien souvent au détriment des intérêts d’autrui. C’est ainsi qu’est née une panique chez les demandeurs d’asile, au sein de l’opinion publique, et du côté des autorités en charge de l’application de la loi, une situation dont les demandeurs d’asile sont les premiers à souffrir.

L’UE a désormais besoin d’un plan global de réponse à cette crise, qui réaffirme l’efficacité de la gouvernance sur les flux de demandeurs d’asile, afin que les migrations puissent s’effectuer dans l’ordre et la sécurité, à un rythme adapté aux capacités européennes d’absorption des réfugiés. Afin d’être complet, ce plan devra s’étendre au-delà des frontières de l’Europe. La situation est moins chaotique, et beaucoup moins coûteuse, lorsque les demandeurs d’asile potentiels demeurent au sein ou proches de leur localisation actuelle.

En tant qu’origine de la crise actuelle en Syrie, le sort de la population syrienne doit être inscrit au plus haut des priorités, sans pour autant que soient oubliés d’autres demandeurs d’asile et migrants. De même, ce plan européen devra s’accompagner d’une réponse mondiale, sous l’autorité des Nations Unies et avec la participation de ses pays membres. Ceci viendrait répartir la charge de la crise syrienne sur les épaules d’un plus grand nombre d’États, tout en permettant l’instauration de normes mondiales pour la gestion des difficultés plus largement liées aux déplacements forcés.

Les six composantes de ce plan global doivent être les suivantes.

Premièrement, et au cours d’un avenir proche, il appartiendra à l’UE d’accepter au moins un million de demandeurs d’asile chaque année. Pour ce faire, il lui faudra répartir la charge de manière équitable – principe enfin approuvé par une majorité qualifiée lors du sommet de mercredi dernier.

Un financement adéquat se révélera crucial. Il s’agirait pour l’UE d’apporter 15 000 € par demandeur d’asile au cours de chacune des deux premières années, afin de contribuer à couvrir le logement, la santé et les coûts d’éducation de ces populations – et d’inciter plus activement les États membres à accepter les réfugiés. L’UE pourrait lever ces fonds en émettant des obligations à long terme via sa capacité d’emprunt AAA largement inexploitée, ce qui aura pour bénéfice ajouté de susciter une stimulation budgétaire fort nécessaire à l’économie européenne.

Traduit de l’anglais par Martin Morel

 
 
 

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